Saint-Gilles s'oppose elle aussi aux visites domiciliaires
A lâinstar de nombreuses autres villes, Saint-Gilles a votĂ© elle aussi une motion contre le projet de loi du gouvernement fĂ©dĂ©ral autorisant les visites domiciliaires.
Câest une majoritĂ© alternative Ecolo, PS, CDH qui a votĂ© la motion, le MR s’Ă©tant abstenu.
Ne fermons pas la porte à la solidarité !
« Nous nous rĂ©jouissons que ce texte ait Ă©tĂ© adoptĂ© par notre commune. A lâheure oĂč des dizaines de milliers de citoyens belges font le travail de lâĂtat en hĂ©bergeant bĂ©nĂ©volement des migrants en transit, de plus en plus de voix sâĂ©lĂšvent, de tout bord, contre ce projet. Nous espĂ©rons que cette vague dâindignations et de rĂ©sistance mette un terme Ă ce projet liberticide qui nâa pour seul but que dâattiser la peur et dâeffrayer les citoyens solidaires qui viennent en aide aux migrants ».
Voici le texte de l’intervention Ecolo-Groen au conseil communal (le lien vers le texte de la motion se trouve juste en-dessous) :
Il est des moments oĂč il est bon, oĂč il est sain, oĂč il est mĂȘme indispensable de rappeler les balises qui sont les nĂŽtres, celles qui guident notre action, en tant que dĂ©mocrates.
Quand la ligne rouge est franchie, quand on en arrive Ă perquisitionner des asbl pour arrĂȘter des artistes sans-papiers et ce avec la complicitĂ© de la police communale il convient de se lever, de se mobiliser et de dire clairement : NON, ce nâest pas acceptable.
Notre assemblĂ©e Ă un rĂŽle Ă jouer en tant que garant de la dĂ©mocratie sur le plan local. Câest pourquoi le groupe Ecolo a dĂ©posĂ©, avec le groupe PS et le CDH, la motion qui vous est prĂ©sentĂ©e ce soir et qui dit clairement NON aux visites domiciliaires.
Le projet de loi de la majoritĂ© fĂ©dĂ©rale actuellement en cours dâexamen et qui autorise des visites domiciliaires dans un logement oĂč rĂ©side une personne en sĂ©jour irrĂ©gulier, qui est trĂšs souvent une personne en situation de grande vulnĂ©rabilitĂ©, est inacceptable.
Câest ce quâont dit, chacun Ă leur maniĂšre, les reprĂ©sentants des juges dâinstruction fr et nl, lâOrdre des avocats fr et nl, lors des auditions qui se sont tenues au Parlement fĂ©dĂ©ral. La police ne semblait guĂšre plus convaincue : « nous nâen avons pas besoin ».
Dâautres acteurs ont Ă©galement exprimĂ© leur opposition et/ou leur malaise : la Ligue des droits de l’homme, le CirĂ©, le CNCD, les ĂvĂȘques de Belgique, une loge maçonnique (le Droit Humain), et jâen passe…
Ce projet de loi est totalement disproportionnĂ©. LâinviolabilitĂ© du domicile est un droit fondamental, un droit constitutionnel. On peut Ă©videmment dĂ©roger Ă ce droit en cas de soupçons de crimes graves, comme par exemples des projets dâactes terroristes, de fraude fiscale massive ou de traite des ĂȘtres humains. Mais on parle bien ici de personnes sans papiers, qui nâont commis aucun crime sur notre territoire, sauf celui de ne pas avoir les bons papiers. Ce projet de loi tend Ă les mettre sur le mĂȘme pied que les auteurs dâinfractions graves. Le sans-papier est symboliquement « criminalisé », ce qui est insupportable.
Mettre un appartement Ă disposition dâune personne en sĂ©jour irrĂ©gulier ou encore lâaccueillir chez soi (et câest le cas de nombreux citoyens, notamment dans notre commune), ce sont des gestes humanitaires, des marques de solidaritĂ©, dâune hospitalitĂ© rĂ©confortante en ces temps oĂč lâindividualisme va grandissant. Imaginer que ces lieux puissent faire lâobjet de ce qui est qualifiĂ© pudiquement de « visites domiciliaires », que lâon puisse envisager de dĂ©roger dans pareil cas Ă la protection constitutionnelle attachĂ©e au domicile, câest intolĂ©rable.
La motion qui vous est soumise ce soir vise Ă rappeler que la Belgique doit plus que jamais demeurer une terre dâasile, Ă demander au gouvernement fĂ©dĂ©ral de reconsidĂ©rer sa position au sujet du projet de loi dont question et au Parlement de refuser tout texte qui autoriserait pareilles visites domiciliaires.La protection du domicile privĂ©, son inviolabilitĂ©, est garantie par la Constitution belge, sauf en cas de soupçons de crime grave. Ătre sans-papiers en Belgique nâest pas un crime. HĂ©berger une personne sans-papiers nâest pas un crime.
Nous le rĂ©pĂ©tons, ce projet de loi est totalement disproportionnĂ©. A lâheure oĂč des dizaines de milliers de citoyens belges font le travail de lâĂtat en hĂ©bergeant bĂ©nĂ©volement des migrants en transit, et que de plus en plus de voix sâĂ©lĂšvent â et de tout bord et mĂȘme des bancs parlementaires du  MR sauf Ă Saint-Gillesâ nous espĂ©rons que cette vague dâindignations et de rĂ©sistance mette un terme Ă ce projet liberticide qui nâa pour seul but que dâattiser la peur et dâeffrayer les citoyens solidaires qui viennent en aide aux migrants.