Accueil des étrangers : mettre fin au bric-à-brac

Publié le 29/04/12
Rédigé par 
webmaster
Photo (cc) Freya Pirens

S’y retrouver dans l’imbroglio institutionnel bruxellois n’est déjà pas facile pour les Bruxellois, mais imaginez un étranger qui vient s’installer à Bruxelles, n’en maîtrise pas la langue, ignore tout des us et coutumes, traîne parfois un passé d’exilé difficile et ne possède aucun contrat de travail, et vous devinerez sans peine la difficulté dans laquelle le nouvel arrivant se retrouve. Or, chaque année, ils sont plusieurs milliers de « nouveaux migrants » à débarquer à Bruxelles et plusieurs centaines à s’installer dans notre commune. Le problème, c’est qu’à Saint-Gilles, comme à l’échelle de la Région, il n’existe pas de dispositif unique et coordonné de politique d’accueil. Et pour cause, la matière est communautarisée et, côté francophone, morcelée entre plusieurs dizaines d’associations.

Selon que le primo-arrivant s’adresse à telle ou telle association, au volet néerlandophone ou francophone, au CPAS, au service étrangers, à la coordination locale de cohésion sociale, son accueil et son parcours seront radicalement différents. A vrai dire, il y a beaucoup de chance que ce soit son réseau et/ou les rencontres fortuites qui guideront son choix, obligeant souvent nombre d’entre-eux à errer de services en services pour peu qu’ils connaissent leur existence. Or, chez Ecolo, nous pensons qu’il est important que chacun puisse bénéficier des mêmes infos et d’un parcours intégré et non pas de la seule mise à disposition de services comme c’est le cas actuellement côté francophone.

Créer un bureau d’accueil

Il est donc essentiel de disposer d’un lieu d’information et de formation centralisé, que ce soit à l’échelle de la commune ou de plusieurs communes regroupées, ce qu’on appelle un bureau d’accueil des primo-arrivants. Un lieu vers lequel sont systématiquement orientées toutes les personnes d’origine étrangère qui s’inscrivent ou se sont inscrites récemment dans la commune. Il ne s’agit pas seulement d’y distribuer des « welcome pack » avec un guide du « Vivre en Belgique » et quelques adresses, comme c’est souvent le cas. Pour Ecolo, la mission d’un bureau d’accueil va bien au-delà, il doit dispenser :

  • Un accompagnement individuel
  • Des cours de langue
  • Des modules citoyenneté, si possible dans la langue d’origine
  • De l’orientation et de l’insertion socioprofessionnelle

Ce genre d’initiatives existe déjà à l’échelon communal à Molenbeek (le Sampa), à Ixelles en collaboration avec le Ciré (le BAPA) ou encore à Schaerbeek où un médiateur pour primo-arrivants a été créé et dont le CPAS a été le premier CPAS à impulser un programme d’intégration citoyenne dès 2008.

Même si plusieurs associations travaillent régulièrement avec les primo-arrivants (comme Hispano-Belga), un tel dispositif n’existe malheureusement pas à Saint-Gilles et il est indispensable de remédier à cette carence au plus vite.

La mise en place d’une politique structurée d’accueil des primo-arrivants est l’objet actuellement d’un vaste débat. Un décret côté francophone bruxellois est en préparation, c’est un premier pas, les communes y auront leur rôle à jouer. Toutefois, Ecolo/ Groen plaide pour que cette organisation soit pensée au niveau régional ou éventuellement, de la Commission communautaire commune. Une évidence pour tous ceux qui pensent que Bruxelles doit donner les mêmes chances et les mêmes droits à tous ses habitants !