Cantines scolaires : le Collège refuse le bio et se justifie avec Alep !

Publié le vendredi 23 décembre 2016
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Hallucinantes ! C’est sans doute ce qui résume le mieux les réponses reçues de l’échevin de l’Enseignement, Alain Hutchinson (PS), que j’interpellais au dernier conseil communal, sur le cahier des charges des cantines scolaires à Saint-Gilles. Avec le groupe Ecolo-Groen, je demandais d’introduire des critères plus durables que les critères actuels dans ce cahier de charge : augmentation de la part d’aliments bio (15 % actuellement), mais aussi locaux et de saison, interdiction des OGM, pesticides, additifs, diminution du grammage de viande et l’introduction d’un jour par semaine végétarien (veggie day).

Et là, l’Echevin s’est lancé dans un pathétique mini spectacle… Et de nous amener deux caisses de fruits et légumes, l’une bio et peu remplie à 25 euros et une caisse de légumes et fruits non bio à 17 euros et débordante (photo). Oubliant au passage, mais c’est sans doute un détail pour lui, de notifier sur les panneaux qu’il avait placé sur les caisses le contenu des produits en pesticides et autres résidus chimiques, eau ajoutée, etc.

Eh bien non, monsieur l’échevin, augmenter la part de bio, de local et de saison dans l’alimentation des cantines n’augmente pas les prix des repas scolaires ! Manifestement, vous êtes très mal renseigné sur ce qui se fait à l’extérieur et vous faites fi des nombreux exemples de communes et administrations qui ont modifié leur cahier des charges en ce sens, comme Forest ou Ixelles. Et si elles ne sont pas toutes nécessairement passées au 100 % bio, elles ont grandement amélioré les critères en ce sens, sans augmenter les prix pour les parents. A Saint-Gilles, on en reste donc à un très modeste 15 % de produits bio dans les cantines. Et l’argument de l’augmentation du coût est faux et non avenu, car rien qu’en diminuant la quantité de viande quotidienne et en instaurant un jour végétarien par semaine, les économies sont substantielles et on équilibre les coûts, tout en améliorant la santé.

Mais M. Hutchinson, manifestement peu conscient du ridicule de sa démonstration, ne s’est pas arrêté en si bon chemin, et a poursuivi en nous expliquant qu’acheter bio et local, c’était mettre à mal l’agriculture africaine parce qu’ils ne pouvaient plus exporter leur production chez nous (sic) ! Et de conclure la démonstration, avec un argument, qui nous a tous laissé sans voix, en nous demandant si, à la place de se soucier de l’alimentation bio dans les cantines scolaires, on se souciait des enfants d’Alep ?… (resic) Bref, chers parents saint-gillois, avec une argumentation aussi ringarde qu’idiote, vous n’êtes pas prêts d’obtenir de vraies cantines durables dans les écoles communales saint-gilloises et la voie royale reste ouverte pour les multinationales de l’alimentation jusque dans les assiettes de vos enfants.