Agressions à caractère homophobe ou transphobe, la zone de police manque de statistiques fiables
En vue de « promouvoir une culture fondée sur le respect de la différence » au sein de la police, une vaste enquête interne a été menée dans le but d’objectiver les problèmes d’homophobie au sein du personnel. Dans ce cadre, 50.000 agents de la police locale et fédérale du pays ont reçu un questionnaire. Anonymement, ils ont été invités à répondre à des questions telles que « avez-vous déjà été confrontés, au travail, à des réactions négatives liées, selon vous, aux préférences sexuelles d’un collègue? Est-ce un problème pour vous de travailler avec des gays ? Pensez-vous que les problèmes liés à la sexualité de vos collègues peuvent être discutés avec votre hiérarchie ?». Si seulement 10% des personnes ont répondu aux questionnaires et que l’impact d’une telle enquête est difficilement quantifiable, cette initiative mérite d’être saluée et les résultats largement diffusés.
A la suite de cette enquête, une association de policiers Lesbien Gay Bisexuel Transgenre (LGBT), « le Rainbow Cops Belgium » est née pour représenter et défendre les intérêts des policiers LGBT et pour apporter un soutien à l’ensemble des policiers qui, dans leurs relations avec le citoyen, ont à gérer des situations difficiles, liées à la question LGBT.
Au niveau local, notre zone de police a également mis en place des actions de sensibilisation (via une charte relative aux discriminations) et des formations à l’attention de son personnel. En outre, elle fait partie du groupe de travail « diversité et égalité » du Centre pour l’égalité des chances qui mène une réflexion globale sur les discriminations à l’attention des professionnels de terrain.
Ne pas hésiter à porter plainte
Cependant, il semble encore très difficile aujourd’hui d’obtenir des statistiques fiables relatives aux nombres d’actes à caractère homophobe. En effet, selon les chiffres fournis par le chef de corps, sur les deux dernières années, seules six plaintes pour agression de ce type ont été déposées dans notre zone. A l’évidence, ces chiffres ne reflètent pas la réalité vécue par beaucoup de victimes. Nous savons que de trop nombreuses personnes ne pensent pas ou n’ont pas le courage de porter plainte de peur de révéler leur appartenance sexuelle.
À ces victimes, il faut rappeler qu’il est important de dénoncer pareilles agressions, qu’elles ne sont en aucune façon responsables de ce qui leur arrive, qu’elles méritent d’être écoutées et reconnues dans leur statut de victime. Une information correcte des policiers sur les bons réflexes à avoir lors d’une agression comme par exemple proposer systématiquement le témoignage des personnes qui auraient assisté à la scène constitue d’ailleurs un des objectif d’une future circulaire « justice-police » annoncée par les Ministres fédéraux compétents.
ECOLO SAINT-GILLES se réjouit de voir se développer au sein du corps de la police locale une attention particulière à cette thématique et ne peut qu’encourager le chef de corps de notre zone à continuer à mener et à développer les diverses actions entamées depuis son entrée en fonction.