De Gaza à Saint-Gilles – Écologie, décolonisation, anticapitalisme : même combat

Publié le mardi 24 juin 2025
Rédigé par 
Clémence Gillion

Il y a quelques semaines, le voilier Madleen quittait l’Italie pour tenter de rejoindre la bande de Gaza. À son bord, douze activistes, dont Greta Thunberg, figure mondiale des luttes écologistes. Leur objectif : briser le blocus humanitaire et acheminer de la nourriture et du matériel médical à la population gazaouie assiégée, affamée, bombardée.

On pourrait se demander ce que faisait une militante pour le climat sur un bateau en direction de Gaza. Quel lien entre écologie et solidarité avec la Palestine ?

En réalité, ces combats sont profondément liés. L’environnement et la Palestine sont victimes d’un même système impérialiste, extractiviste et capitaliste. Si le capitalisme a prospéré, c’est en colonisant des territoires et en exploitant sans limite les ressources naturelles : forêts, métaux, pétrole, eau. Conquérir des terres pour en extraire la richesse. Détruire l’environnement pour mieux dominer les peuples.

En Palestine, l’occupation est une tragédie humaine, politique et écologique.

La militarisation du territoire, le bombardement de 40 % des terres cultivables, l’accaparement de l’eau, la dépossession des paysan·nes rendent impossible toute gestion durable des ressources. À Gaza, les infrastructures d’eau, d’énergie et de traitement des déchets ont été délibérément ciblées. Plus de 95 % de l’eau y est impropre à la consommation. L’air est irrespirable. La terre, empoisonnée.

Ce désastre écologique n’est pas un dommage collatéral, mais une stratégie coloniale : contrôler l’environnement pour contrôler les humains. Empêcher un peuple de vivre libre — et de vivre tout court.

C’est pourquoi on ne peut pas défendre la nature sans défendre les peuples. Une écologie sans justice sociale, sans décolonisation, est vide de sens. « L’environnementalisme sans lutte des classes, c’est du jardinage » (Chico Mendes, syndicaliste brésilien).

Dans cet esprit, le groupe Ecolo-Groen a déposé une motion au Conseil communal de Saint-Gilles avec son partenaire socialiste. Cette motion appelle notre commune à renforcer son soutien à la Palestine : en boycottant les entreprises complices du génocide, en hissant le drapeau palestinien, en construisant un jumelage avec une commune palestinienne et en soutenant les associations palestiniennes et juives progressistes engagées pour une paix juste.

Ce que nous faisons ici, à Saint-Gilles, compte. Hisser un drapeau, boycotter, soutenir : ce sont des actes concrets, politiques, solidaires. Parce qu’on ne peut pas défendre le vivant tout en détournant les yeux d’un génocide.