Pourquoi la rue du Fort et la rue des Fortifications s'appellent-elles comme cela ?

Publié le 09/01/12
RĂ©digĂ© par 
Stany Carré

Le comte de Monterey fut Gouverneur des Pays-Bas espagnols de 1670 Ă  1675. En 1670, il fut chargĂ© par le Gouvernement de Madrid, qui administrait nos provinces, de complĂ©ter les fortifications de la seconde enceinte de Bruxelles. La rĂ©alisation majeure de ce programme fut la construction d’un fort sur les hauteurs de Saint-Gilles, Ă  proximitĂ© de l’actuelle place de La BarriĂšre. La construction de ce fort visait Ă  renforcer les dĂ©fenses de la Porte de Hal, jugĂ©es insuffisantes, et Ă  contrĂŽler toute la zone d’approche au sud de Bruxelles. Sa construction nĂ©cessita la dĂ©molition de trois moulins Ă  vent des XVIe et XVIIe siĂšcles, qui Ă©taient dressĂ©s sur l’actuelle place de La BarriĂšre.

Le fort de Monterey, flanqué de quatre bastions couvrait une superficie de six hectares et offrait une vision large sur la vallée de la Senne.

La prĂ©sence du fort n’empĂȘcha cependant pas le bombardement des 13, 14 et 15 aoĂ»t 1695 de Bruxelles par les troupes françaises de Louis XIV et l’incendie qui en rĂ©sulta. Ce bombardement constitua la catastrophe la plus destructrice que Bruxelles ait eu Ă  subir au cours de son histoire. La reconstruction du centre de Bruxelles, effectuĂ©e durant les annĂ©es suivantes, a profondĂ©ment modifiĂ© son aspect et laissĂ© de nombreuses traces encore visibles de nos jours.

C’est au fort de Monterey que le sceau de Saint-Gilles doit une couronne crĂ©nelĂ©e, rĂ©servĂ©e aux villes fortifiĂ©es. Sa prĂ©sence a Ă©galement permis Ă  Saint-Gilles d’avoir un HĂŽtel de Ville et non une Maison Communale.

Le fort fut vendu avec les bĂątiments qu’il contenait le 5 mars 1782 Ă  Messieurs Adrien Sterckx et Van Gysel avec l’obligation de le dĂ©truire. Tout fut donc abattu, Ă  l’exception d’un immeuble qui le fut 80 ans plus tard. Cet immeuble Ă©tait approximativement situĂ© Ă  l’intersection des actuelles rue du Fort et rue des Fortifications. Il fut occupĂ© par un cabaret et, Ă  partir de 1836 ou 1837, par la SociĂ©tĂ© des cabaretiers de Bruxelles. Cet ultime vestige du fort sera dĂ©truit en 1862. Deux ans auparavant, les hĂ©ritiers des acquĂ©reurs, Messieurs Sterckx et de Thy, furent autorisĂ©s Ă  y fonder deux nouvelles artĂšres ; c’est ainsi que les rues Sterckx et Dethy furent crĂ©Ă©es sur le site.

(Sources: Wikipedia, A. Guillaume et M. Meganck, Atlas du sous-sol archéologique de la Région de Bruxelles, n°13 Saint-Gilles, Direction des Monuments et des Sites, Bruxelles, 2004, pp.61-64)